Sauvons nos digues : protégeons nous des inondations ensemble
Notre engagement pour la sécurité et la protection contre les inondations repose sur des actions concrètes, des solutions innovantes et une passion sincère pour préserver les terres et les vies en Gironde.

L’objet de l’association tel qu’il est décrit dans les statuts est repris ci-après en gras.
1. La défense des personnes et des biens ainsi que des exploitations agricoles susceptibles d’être atteints par la montée des eaux des fleuves, affluents et ruisseaux dans le département de la Gironde.
La communauté de communes du grand Cubzaguais a voté le 30/06/2023 la non- reconnaissance des digues de son territoire, abandonnant par là le moyen essentiel de prévention des inondations.
Cette décision entraine même légalement une mise en transparence des digues, c’est à dire leur ouverture, provoquant ainsi l’inondation des habitations et des cultures. C’est tout ou rien.
Par ailleurs, des habitations sont inondées par les ruisseaux gonflés par des eaux de pluies plus abondantes et du fait de l’urbanisation importante ces dernières années, qui nuit à l’infiltration des eaux dans le sol, ainsi qu’à l’absence d’entretien des fossés et des cours d’eau.
Aquaterra Aquitaine est constituée pour remettre en question cette décision de la CDC et protéger les habitants et les agriculteurs de ses effets.
En effet la raison d’être de la loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 (loi MAPTAM), promulguée après la tempête Xynthia en 2010 au cours de laquelle des digues avaient cédé en Vendée, inondant des lotissements et provoquant la mort de 53 personnes est de protéger les populations situées derrière les digues en cas de rupture.
Nous contestons évidemment que l’inondation continue soit le bon remède ! Elle revient d’ailleurs à une expropriation de fait.
D’abord parce que les zones creuses des « palus », qui existent depuis des siècles et ont connu nombre de crues et de ruptures de digues, n’ont pas été construits. Les habitations se situent surtout en bordure du lit mineur, un peu plus haut, là où les eaux se retirent avec la marée suivante.
La population exposée à une éventuelle rupture de digue est très faible, souvent moins des 30 personnes, ce qui est le seuil retenu pour le classement des digues de la plus basse catégorie et ce sont plutôt les cultures qui sont inondées.
D’autre part, parce que la décision de notre CDC a été prise trop vite, sur le simple énoncé du prix exorbitant que coûterait le remplacement des digues actuelles par des digues en béton, comme on les fait en bord de mer.
Nous ne sommes pourtant pas en bord de mer, nous n’avons pas de houle en particulier. Le sol est fait ici d’argile et d’eau, de sorte qu’on fait depuis toujours les digues avec de l’argile, avec des pieux, ou encore maintenant avec des palplanches, et du remblai, mais pas en coulant du béton qui devient vite instable. La CDC du Fronsadais, en amont, a obtenu un délai pour reprendre l’étude des coûts habituels d’entretien des digues, qui est environ 10 fois moindre que celui qui était avancé par l’étude sur laquelle s’est appuyée notre CDC.
Aussi parce que « nos » digues sont pour une grande partie celle des propriétaires riverains qui les ont édifiées ou renforcées et entretenues, et à leurs frais. Que cela soit perfectible, c’est toujours possible, bien sûr, mais les ruptures de digues du passé n’ont jamais été ceux de la Vendée. Nos Associations Syndicales Autorisées existent, depuis des siècles, pour faire le lien entre les propriétaires et assurer la continuité des protections.
L’ASA des Marais et Palus de Cubzac les Ponts (de Plagne à Cubzac les Ponts) existe
depuis 1840.
En revanche, il n’y a plus d’ASA au nord de Plagne, comme à Prignac et Marcamps, où c’est le Syndicat du Moron qui gère les digues et les cours d’eau, et c’est là que s’est produit en 2023 une rupture de digue entrainant une perte de récolte d’un viticulteur. A Port Neuf, géré par le même syndicat du Moron, « Les Amis De La Côte », une association de riverains a été re-créée pour assurer l’entretien de la digue.
Enfin, parce qu’il n’est pas logique que les digues soient renforcées d’un côté de la rivière et pas de l’autre ! Les eaux repoussées par les uns viendront aggraver la situation en face. Cela est d’ailleurs évoqué dans une note de l’état aux préfets.
2. la défense du potentiel de production agricole que présentent les terres naturellement riches du lit majeur vis à vis des mêmes risques.
La terre des palus est naturellement riche : comment ne pas préférer moins d’engrais et moins de transports, plus de « circuits courts » ? les vignes qui sont hélas actuellement arrachées peuvent laisser place à d’autres cultures. Plusieurs agriculteurs ont déjà investi des sommes considérables pour cultiver le kiwi par exemple. Ces investissements seront perdus si ces terrains sont noyés habituellement.
Nous voudrions le re-développement de l’agriculture, la re-forestation et la protection de
la faune et de la flore par le biais d’actions de communication et de réalisations concrètes.
Nous ne voulons pas que soient désertées ces zones au prétexte du coût des digues, ni
pour une politique de retour au chaos naturel originel, c’est à dire aussi à l’installation des caravanes, puis d’une zone de non-droit, voire de dépôts sauvages d’ordures et de polluants incontrôlables.
Nous ne voulons pas davantage que se développent les moustiques et les maladies dont ils sont porteurs, et qui ont fait nombre de victimes dans notre région par le passé.
3. d’engager toute action amiable ou judiciaire notamment à l’encontre des Pouvoirs Publics locaux et nationaux pour les contraindre à prendre les mesures légales ou administratives et obtenir de l’Etat et des Collectivités Territoriales la mobilisation de moyens financiers et matériels de nature à permettre de nature à permettre la réalisation de l’objet de cette association par tous moyens appropriés et au premier chef par l’entretien, la remise en état et le cas échéant le rehaussement des digues existantes.
Nous voulons :
- que la CDC assure l’entretien des digues du domaine public.
- que les ASA et/ou associations participent aux débats sur ces sujets et qu’à travers elles, les propriétaires puissent continuer à entretenir leurs digues.
- que les ASA et/ou associations participent à la stratégie ainsi qu’aux actions d’entretien des zones sous gestion administrative et technique du syndicat du Moron, comme elles le feraient si les ASA existaient encore.que leurs relations avec la CDC soient redéfinies, ainsi que leurs subventions.
- que les caractéristiques techniques des digues soient définies en accord avec les usages locaux et puissent être adaptées, en suivant l’évolution des cours d’eau, et en cohérence sur le plan hydraulique avec les autres CDC.
- continuer à adapter les habitations et les équiper contre les inondations en faisant appel au fonds Barnier.
- que les voies publiques publiques en zones inondables soient correctement entretenues de façon à permettre en particulier l’accès des secours.
- que la taxe GEMAPI soit aussi utilisée pour la protection contre les inondations.
- Que la préfecture et ses différents services se positionnent de manière claires sans interprétations possibles sur les solutions admises et nécessaire pour la sauvegarde des particularités existantes (maison d’habitations, activité agricole, zone naturelle à protéger).
4. de développer un réseau d’information et d’entraide entre les personnes susceptibles d’être atteints par de tels évènements et plus largement entre les membres de l’association.
Le lien que nous proposons entre les habitants et les agriculteurs peut évidemment être précieux en cas de problème. Les crues du passé font partie de l’histoire locale, personne ne les oublie, même si elles ne font généralement pas de victimes humaines dans les palus. Nous proposons de créer une équipe de volontaires capable de réagir rapidement sur une zone concernée soit seule, soit en soutien des secours publics , en cas de rupture de digue, d’inondation suite a de fortes pluie, avec des moyens matériels (engins de terrassement, camions tracteurs avec bennes, systèmes de pompage, groupes électrogènes …) avec des compétences (médicales, organisationnelles, …) et si nécessaire l’aide au relogement des victimes.
La technologie numérique permet une réactivité immédiate.
Il s’agit aussi et surtout de partager les informations et les bonnes pratiques, de favoriser la prévention. Nombreux sont les habitants des palus qui ont fait le choix de s’établir, non pas malgré la présence de la Dordogne, mais plutôt justement pour être proche de la rivière, et de ce grand et bel estuaire pour ceux qui naviguent. Nombre de maisons anciennes ont d’ailleurs été rehaussées – par les propriétaires – pour suivre les évolutions de la rivière.
Il y a en France 17 millions de personnes qui vivent en zones inondables. Le changement climatique augmente la violence des évènements, et pas seulement pour les bords de rivières. Il faudra s’adapter, plus et plus vite qu’avant, mais on ne pourra pas et on ne voudra pas tous aller vivre en centre ville.